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Jijel, Les grandes Histoires |
Bouridah Seddik naquit le dimanche 27 novembre 1932 à Jijel, dans le quartier appelé couramment Calzada, du nom d'un ancien atelier de liège qui finissait la rue de la Pépinière Cette voie porte désormais le nom du martyr. Sa maison faisait face à un ancien café, lieu de rendez vous et de passage de plusieurs anciens nationalistes, Mohamed Yazid entre autres.
Fils de parents pauvres, il fréquenta néanmoins lécole primaire Jean Jaurès dans sa ville natale puis le CNET. Très tôt il alla travailler comme ouvrier liègeur chez Houillet.
Militant au sein du M.T.L.D. depuis 1952, il fut appelé au service obligatoire en 1953 qu'il passa à Blida. Remobilisé comme réserviste dans l'arméé coloniale au début de l'insurrection de novembre 1954, Bouridah Seddik pris très mal cette décision, se rebiffa, et en pur nationaliste, décide de rejoindre la révolution en accomplissant une opération fidayîn à Jijel.
Il devait donc monter une opération, en compagnie de Ayad Djamel. Ils embusquèrent alors au quartier Beau Marché, attendant l'arrivée du garde champêtre B. pour l'exécuter. Mais en tentant de tirer sur cette personne, le pistolet s'enraya et la balle resta dans le canon. Une seule solution restait : la fuite, pour ne pas tomber entre les mains de l'armée française. Les deux acolytes prirent la direction du maquis, dans la région de Chekfa, au secteur III.
Bouridah Seddik se retrouva aussitôt au côté de ses futurs compagnons et combatants, pour de longues années de lutte. Cétait en 1956.
Tout au long de cette dure période, face à un ennemi inplacable, Bouridah Seddik, dit Lakehal Bachir, par ses capacités de mobilisation et d'anticipation, a été reconnu comme l'un des meilleurs stratèges et responsable militaires de la wilaya II. Son ascension fut remarquable.
Dans l'armée de l'ALN, il débuta son combat avec le grade de sergent. Puis, remarquant ces aptitudes guerrières et le sens de la stratégie militaire, Seddik ayant fait le service militaire obligatoire au sein de l'armée française en 1953 à Blida, ses supérieurs le nommèrent à la tête dun important groupe de combattants, puis devint rapidement responsable militaire de la zone II.
Lakehal Bachir fut reconnu par ses adversaires, de son vivant et après sa mort. Il était vu comme un vrai personnage militaire de par son expérience et son courage. Il livra de mémorables batailles à l'ennemi, à Oued Zegar près de Skikda et à Tasfift au Béni Haroun. Ces faits d'armes ont fortement impressionnés ces camarades et ses chefs. Il était considéré comme le meilleur responsable militaire de la wilaya II.
En 1960 il fut promu responsable militaire et politique de la zone I après le nouvel découpage. Avec ses compagnons, il prend la direction de la région de Ziama. Mais au cours de route la troupe fut prise en embuscade par l'armée française au lieu de
.. Après un rude accrochage, Seddik fut blessé. Pris en charge par ses soldats, ceux-ci décidèrent de le ramener au djebel Bouhanche pour être en sécurité. Caché dans un gourbi à El Anicera (la petite source), il est enveloppé dans de la chaume. Mais se sentant gravement touché, il intime à ses camarades de lui laisser assez de chargeurs puis leur demande : « partez ! Vous êtes jeunes, vous nous vengerez plus tard ». Ses amis s'exécutèrent difficilement et s'en allèrent les yeux embués de larmes.